Des premières banques de données urbaines des années 70 aux portails open data qui fleurissent aujourd'hui, ces quarante dernières années ont donné lieu à des recompositions importantes tant au niveau des modes de production que de diffusion des données géographiques publiques. Un état des lieux dressant un rapide bilan des changements de ces dernières années permettra de mettre en évidence la démultiplication du nombre de producteurs (on évoquera alors la notion de crowdsourcing) et du nombre de réutilisateurs potentiels (on évoquera alors la notion d'open data). En mobilisant les exemples de la cartographie de l'étalement urbain en Alsace et de la définition de la trame verte et bleue en Poitou-Charentes, nous verrons que ces diversifications et hybridations des profils de producteurs / utilisateurs (produsers) conduisent à davantage de rencontres mais aussi de frictions dès lors que l'on cherche à croiser/combiner/assembler les données sur les territoires. Ainsi, les enjeux de la mutualisation des données changent progressivement : la question n'est plus de savoir "où est la donnée ?" (comme il y a 10 ans) mais "que fait-on (collectivement) des données ?" Ces problématiques offrent un observatoire privilégié des logiques actuelles de constitutions des savoirs sur les territoires. A ce titre, nous verrons que de nombreuses perspectives de recherche peuvent être envisagées. Au-delà des questionnements techniques (normalisation des données, interopérabilité des systèmes, etc.), nous mettrons en évidence l'importance d'une analyse par les usages.