Entrer en militantisme par les associations.
Résumé
In France, women are as likely as men to participate in voluntary associations, but less likely to participate in political parties or in trade unions. This paper, based on a study of three voluntary associations, proposes some hypotheses to explain women's preference for associations. An analysis of the career paths within activism of 51 men and women shows some gendered processes in these paths. Almost all the men were engaged in activism through a political party or a trade union group; in contrast, most of the women preferred to become involved in an association. Furthermore, even after significant experience within an association, women tend to avoid participating in political parties. Interviews with association activists show that this can be partially explained by the gendered representations of politics and the gendered self-assessment of political competence. Moreover, gendered socialisation within associations, in particular the sexual division of labour, also tends to discourage women from entering political parties.
En France, les femmes sont aussi nombreuses que les hommes à adhérer à des associations, alors qu'elles sont sous-représentées dans les partis et syndicats. À partir d'une enquête sur trois associations militantes, cet article propose des éléments d'explication de ce " tropisme associatif ". L'analyse des trajectoires de 51 adhérents met en évidence des processus sexués au moment de l'entrée en militantisme: les femmes commencent majoritairement à militer au sein d'associations, quand les hommes s'engagent en premier lieu dans des partis ou des syndicats. On constate par ailleurs, dans l'évolution des trajectoires, que les femmes se tiennent relativement à distance des partis. Les entretiens menés avec les militantes montrent que cette tenue à distance ne s'explique pas par un rejet des partis, mais par un sentiment d'incompétence personnelle. En outre, la socialisation associative ne permet qu'imparfaitement de contrarier ce phénomène, du fait notamment de la division sexuelle du travail dans les organisations.