Au Moyen Âge, les crimes sont aussi divers qu'à notre époque mais depuis toujours l'historiographie a focalisé l'attention sur les délits exceptionnels : crime de sang, lèse-majesté, sorcellerie... ce qui confère à la société médiévale un caractère tout à fait " exotique " qui ne reflète pas la réalité. Face à ces crimes, la justice médiévale se perfectionne. Pour l'observateur du XXIe siècle, elle est extrêmement complexe : dépendante des lieux, des coutumes locales, de la diversité des tribunaux, prenant en compte la personnalité, l'origine sociale des parties, soumise à la pression des réseaux... Elle n'est malgré tout ni si primitive, ni si inefficace qu'on le prétend. L'image d'une justice sanguinaire, avide de supplices en tous genres et de mises à mort spectaculaires relève davantage du fantasme que du réel. L'analyse des sources révèle une institution engluée dans la banalité du délit " mineur ". Le but de ce manuel est de faire le point sur les apports de l'historiographie la plus récente sur le sujet.