Les exploitations de Réquista (Aveyron) et de Plancher-les-Mines (Haute-Saône, France). Exemples de diffusion de haches à moyenne distance.
Résumé
The exploitation of the quarries at Plancher-les-Mines (Haute-Saône) and, to a lesser extent, that of Réquista (Aveyron) present good examples of the regional production of technical tools, whose diffusion barely exceeds 200 to 250 km as the crow flies, during the 4th and 3rd millennia B.C. They make interesting points of comparison with the production of axes made of Alpine jades, which, on the contrary, can be found over the whole of Western Europe, at distances of up to 1 700 km, during the whole of the 5th and part of the 4th millennia. In the case of Plancher-les-Mines, we will study the diffusion of polished axes in terms of social functioning, testing the models proposed by Colin Renfrew, and in particular the decreasing number of artifacts, the further one gets from their point of origin, using one of the best data-bases in France (more than 30,000 artefacts in pelite-quartz : flakes, roughouts, polished axes, chisels, etc. currently inventoried). Such an interpretative model, in which are involved the populations and means and rhythms of exploiting of the sourcematerial, the relative distances covered by the various products of the chaîne opératoire (rough-outs, hammer-stones, working axes, large polished axes), should provide a better context in which to elucidate the reasons for the transfer of certain axe and adze blades over substantially greater distances than that of classic down-the-line exchanges. This model can then be compared with the distribution across Europe of Alpine jade axes, which extends considerably further than that of polished axe blades manufactured from regional rocks, such as those from Plancher-les-Mines and Réquista.
Les exploitations des carrières de Plancher-les-Mines (Haute-Saône) et, à un moindre degré, celles de Réquista (Aveyron) offrent de bons exemples de production régionale d'outillages techniques, dont la diffusion ne dépasse guère 200 à 250 km à vol d'oiseau pendant les IVe et IIIe millénaires av. J.-C.. Elles constituent des points de comparaison intéressants avec les exploitations des haches en jades alpins, qui, au contraire, ont touché toute l'Europe occidentale, jusqu'à une distance de 1 700 km pendant le Ve millénaire et une partie du IVe. Dans le cas de Plancher-les-Mines, on cherchera à expliquer la diffusion des lames polies en termes de fonctionnements sociaux, en testant les modèles de Colin Renfrew, en particulier les courbes de décroissance du nombre des artefacts en fonction de la distance à la source, en travaillant sur une des bases documentaires les mieux fournies en France (plus de 30 000 artefacts en pélite-quartz : éclats, ébauches, haches polies, ciseaux ... inventoriés à ce jour). Un tel modèle interprétatif, où sont définis l'origine des exploitants, les modalités et les rythmes d'exploitation, les distances relatives parcourues par les différents produits de la chaîne opératoire (ébauches, percuteurs, haches de travail, grandes lames polies), devrait fournir un meilleur cadre de réflexion pour comprendre les raisons du transfert à longue distance de certaines lames de hache et d'herminette bien au-delà des limites des échanges classiques de proche en proche (down-the-line). Ce modèle pourra ensuite être comparé avec les répartitions européennes des haches en jades alpins dont la force de pénétration a été largement supérieure à celle des lames polies en roches régionales, comme celles de Plancher-les-Mines et de Réquista.