Dans le cadre d'un projet de recherche en cours financé par le PUCA et visant à porter un nouveau regard sur la question très discutée de la durabilité des espaces périurbains (Bailly et Bourdeau-Lepage, 2011 ; Dubois-Taine et Chalas, 1997), cette communication s'intéresse aux liens entre le processus de multipolarisation des emplois franciliens, la dynamique de peuplement des communes périurbaines et les pratiques de mobilité (tous motifs) des périurbains. Notre travail repose sur la comparaison sur une période de quarante ans (1968 à 2008) de trois communautés de communes situées à une trentaine de kilomètre de la capitale. Les données sont issues des recensements de la population et d'une enquête originale par questionnaires auprès des habitants portant sur leurs logiques résidentielles, leurs pratiques de mobilité (professionnelles et privées), ainsi que leurs stratégies d'adaptation à la hausse actuelle et future des carburants. Les résultats issus de l'analyse des recensements successifs mettent en évidence de fortes similarités entre ces trois territoires, qui admettent deux grandes phases de périurbanisation. La première consacre le développement de relations domicile-travail avec la partie centrale de la métropole et un fort allongement des distances, tandis que la seconde se caractérise par une repolarisation des mobilités sur un espace plus local, fortement structuré par les pôles secondaires. Au cours de cette deuxième phase, les distances stagnent, mais la part de la voiture continue de progresser. Ce constat permet néanmoins d'envisager une recomposition durable des déplacements domicile-travail mais aussi des autres mobilités autour de pôles bien définis. Un autre défi est toutefois celui la mobilité des actifs travaillant dans ces communautés de communes et qui, de façon croissante, n'y habitent pas.