La dissémination du néopatrimonialisme en Afrique a été de pair avec une transformation de l’État Africain en un prototype global de l’État anti-développemental. La distinction analytique entre pratiques néopatrimoniales au sein de l’État et néopatrimonialisme intégral restaure la neutralité axiologique du concept. Ceci permet également de renouer avec les travaux qui en Asie du Sud Est, en Amérique Latine et, de nos jours dans les espaces post-soviétiques et en Asie centrale, soulignent la pertinence d’une telle dichotomie. La seconde facette des réajustements étudiés tient à la mobilisation du néopatrimonialisme afin de rendre compte des relations entre élites dirigeantes, administration et milieux d’affaires. La réussite de l’île Maurice permet de poser les fondements d’un recadrage. Les débats autour de l’émergence de l’Afrique, incitent également à faire appel à de nouveaux outils d’analyse, et en particulier à la notion de capitalisme de connivence (crony capitalism), afin de souligner que l’État africain n’est plus systématiquement au centre des processus d’accumulation.