Le défi majeur pour les populations du Grand Sud de Madagascar consiste à sortir du " cercle vicieux de la vulnérabilité " et à améliorer leurs capacités de résilience à long terme. Cela suppose de mettre en place des dispositifs préventifs pour enrayer le processus de décapitalisation cyclique qui affecte les moyens d'existence des ménages. Ce rapport, réalisé pour l'unité de Coordination des opérations Agricoles d'Urgences et de Réhabilitation de la FAO (FAO-CAUR) à Madagascar, vise à fournir une base de discussion pour une lecture commune du contexte, des enjeux et des stratégies à déployer dans le Grand Sud de Madagascar. Dans une première partie, nous confrontons les concepts-clés et les cadres théoriques de l'analyse de la vulnérabilité et la sécurité alimentaire avec la situation du Grand Sud de Madagascar. Nous dressons ensuite le bilan des informations et des typologies disponibles sur la vulnérabilité dans le Grand Sud. Après avoir fait l'inventaire des interventions passées et présentes dans le Grand Sud, nous décelons, au regard des échecs et des réussites, les solutions techniques éprouvées dans la zone qui mériteraient des investissements pour une dissémination et une mise en oeuvre, par différentes organisations et de manière coordonnée, à l'échelle de l'ensemble de la zone SAP : réintroduction et large diffusion de cultures mieux adaptées aux conditions agro-écologiques de la zone et à ses contraintes (sorgho, mil, etc.), amélioration des cultures existantes qui réussissent (manioc, patate douce, dolique, etc. ), généralisation des haies vives, et là où cela est nécessaire, meilleure gestion de l'eau (impluviums, forages, pompes à pédales, goutte à goutte, etc.), relance du petit élevage (volailles, caprins, etc.). Dans le contexte actuel, le renforcement de la coordination apparaît primordial de façon à assurer un processus transparent de suivi-évaluation ; une mise en commun de l'expertise et des leçons de l'expérience de chaque intervenant ; une gestion efficace de l'information disponible pour l'aide à la décision ; une validation concertée des solutions techniques à mettre en oeuvre, et une répartition géographique homogène et optimisée dans la zone d'intervention. La mise en place d'un forum décentralisé de coordination sur l'agriculture et la sécurité alimentaire, dont le secrétariat pourrait être assuré par la FAO, apparaît donc utile. Cette nécessité a par ailleurs été plébiscitée par les intervenants à travers un sondage réalisé dans le cadre de la rédaction de ce rapport.