L'importance culturelle d'un genre littéraire n'est pas forcément proportionnelle à la vitalité de la production à laquelle il donne lieu. Le roman de cape et d'épée illustre cela de façon exemplaire : sa vogue est depuis longtemps passée et, à considérer le nombre d'œuvres nouvelles qui ressortissent au genre, on peut le juger mort, mais il est si bien présent dans notre univers culturel que les romans de cape et d'épée les plus célèbres, au premier rang desquels Les trois Mousquetaires, sont toujours régulièrement réédités et restent connus du plus grand nombre. Ce paradoxe d'un genre familier à tous bien qu'il semble depuis longtemps obsolète mérite qu'on revisite son histoire de part en part, en cherchant tout particulièrement dans son bref âge d'or les causes de ce que l'on peut voir comme un long déclin ou comme une durable survivance.