Les invitations à la balade littéraire se multiplient. En témoignent diverses initiatives éditoriales (par exemple la collection « Sur les pas des écrivains » des éditions Alexandrine qui se proposent de faire découvrir « la vie et le quotidien des écrivains dans leur région d’origine ou d’appartenance»). Après nombre d’autres objets culturels, la littérature, les écrivains, l’imaginaire des lieux développé dans les œuvres, sont mobilisés comme ressources pour le développement de territoires (Gumuchian et Pecqueur, 2007) cherchant à séduire un touriste qui « demande plus qu’avant des mises en scènes lui donnant envie de vivre des expériences culturelles » (Corneloup et Perrin-Malterre, 2009). Cette contribution se situe à l’articulation de plusieurs questionnements : la valorisation des héritages littéraires, la relation entre patrimonialisation et développement du tourisme diffus en particulier dans les “hauts pays” économiquement et démographiquement fragiles, l’émergence d’initiatives individuelles ou collectives qui se greffent sur ces itinéraires de randonnées géo-littéraires, le rôle des guides dans la fabrication de l’imaginaire des lieux. La présentation s’appuie plus sur trois types d'itinéraires littéraires : balades urbaines (depuis le célèbre Bloomsday de Dubin en hommage à James Joyce jusqu'à la promenade aménagée dans les pas de Jean Giraudoux dans la petite ville de Bellac en Haute-Vienne) ; itinéraire de petite randonnée (illustré par l’ensemble des 25 balades littéraires « A la rencontre de Jean Giono », des boucles de petites randonnée (PR) dispersées de Manosque à Sisteron, qui proposent de faire découvrir les paysages de la haute Provence qui ont inspiré Jean Giono); itinéraire de Grande Randonnée avec l'exemple du Chemin de Stevenson, (GR 70), qui conduit en 252 kms du Puy-en-Velay à Alès dans les pas de l’auteur du Voyage avec un âne dans les Cévennes.