L’approche transactionnelle introduit, entre les stresseurs et le stress, le rôle médiateur des efforts cognitifs pour maîtriser, réduire ou tolérer les exigences qui pèsent sur l’individu. Ces « stratégies de coping » sont généralement rattachées aux caractéristiques individuelles : personnalité, croyances, lieu de contrôle, expériences traumatiques, voire capital génétique. Les rares travaux sur la dimension collective du coping sont d’inspiration culturaliste : les travailleurs de certaines origines ethniques (notamment les asiatiques) auraient une conception moins individualiste des rapports sociaux qui les inciteraient à privilégier des formes collectives d’entraide et de résistance, mais aussi à minimiser les formes individuelles d’expression de leur malaise ; les cultures holistes valorisant peu l’expression d’une souffrance individuelle. Les formes collectives de coping se déclinent autour de trois dimensions : tout d’abord, redéfinir les contraintes ou les difficultés comme acceptables ou normales, faisant partie des « risques du métier » et nécessaires pour la réalisation d’un beau travail dont on peut collectivement être fier. Ensuite, par l’entraide, la résolution en amont des difficultés, l’action sur l’environnement, le partage de ficelles du métier, la division du travail entre soi, le groupe tente d’agir sur les stresseurs pour les réduire ou les supprimer. Enfin, le collectif peut redéfinir le sens de la pénibilité ou de l’inconfort ressenti pour en faire non pas la manifestation d’une fragilité individuelle, mais le symptôme d’une condition partagée collectivement et contre laquelle on doit lutter ensemble.