La notion de fatigue est complexe car il s’agit à la fois d’un mot du langage courant dont le sens évolue dans le temps et dans l’espace et d’un concept scientifique qui a donné lieu à diverses controverses et à un riche corpus scientifique entre 1880 et 1960, faisant passer l’étude de la fatigue d’un registre essentiellement physique et musculaire à un registre plus psychosociologique. L’étymologie grecque associe le mot fatigue à la mort et plus précisément à ceux qui ont supporté les fatigues de la vie, ont vécu. Mais cette conception d’une fatigue reposant essentiellement sur des bases physiologiques est progressivement remise en cause au sein même du courant de la psychophysiologie. Le sentiment subjectif de fatigue et plus encore celui de lassitude apparaissent comme indépendants des mécanismes physiologiques mesurés.