En mobilisant les données du Recensement de la Population 2008 de l’INSEE, nous avons évalué la contribution des logements sociaux récents (construits entre 1999 et 2008) à la mixité sociale dans les trois grands métropoles français. Les résultats montrent que ces nouveaux logements sociaux dans les aires urbaines de Paris, Lyon et Marseille ont globalement produit un impact favorable à la mixité sociale mais cet effet est très modeste. Dans l’ensemble, ces logements ont augmenté la cohabitation entre tous les groupes sociaux mais de manière marginale – de l’ordre de 1%-1,5%. Pratiquement une décennie de construction de logements sociaux a donc induit un très petit supplément de mixité sociale. Cet impact limité est d’abord une conséquence de la faible quantité de logements sociaux produits sur la période. Mais il semble, au regard de nos résultats, qu’il y avait de la marge pour obtenir un effet plus important. L’évaluation au niveau micro montre que, selon les cas, une part oscillant entre 40% et 50% des logements sociaux récents ont affaibli le degré de cohabitation entre groupes sociaux. En optimisant la combinaison localisation-occupation des logements sociaux récents, il était donc possible d’augmenter l’impact de ces derniers sur la mixité sociale.