Ce dossier se penche sur la rencontre entre l'univers des médias et celui du culinaire. Qu'est-ce qui justifie cette rencontre ? Le culinaire est à prendre dans le sens généralisant de ce qui a trait à la cuisine. Terme polysémique, la cuisine est tout à la fois rabattue sur un lieu, des pratiques, des aliments, des styles et des cultures. De sorte que si le goût, comme sensation à la fois élémentaire et complexe, relève de l'indicible et contrarie la communication, l'univers culinaire se prête à la multiplication des angles, des éclairages. Mais comment expliquer, alors que la littérature culinaire et gas-tronomique caracole déjà en tête des ventes, la médiatisation aussi effrénée du culinaire ? Ces magazines, ces rubriques de presse, ces émissions et même ces chaînes de télévision dédiées à la cuisine, ces blogs culinaires qui inondent le net ou le web, ces productions incessantes et innombrables d'images, filmiques, publicitaires, multimédias, et de discours sur les aliments, la table, la cuisine, le goût ? Poser ainsi le problème, c'est déjà y répondre, en suggérant les changements de degrés et d'échelles, les glissements métonymiques qui déplacent toujours l'attention d'un point à un autre, dans l'approche du culinaire. Mais, en bon réflexe sémiotique, il n'est pas inutile de chercher une explication à cette explosion médiatique du culinaire, à la fois sur le plan du contenu et sur le plan de l'expression. Au plan du contenu, les motivations ne manquent pas, pour donner au culinaire une place de choix dans les médias. Ces motivations forment, à elles seules, un système de base pour expliquer le succès du culinaire, en termes de médiatisation : entre le pratique et le ludique ; entre l'économique communication & langages – n •