Afin de mieux comprendre l'importance de ce marché pour les années à venir, il nous paraît utile dans un premier temps de définir ces populations et leur importance, puis dans un second temps, de nous intéresser aux pratiques des populations handicapées quant à leurs vacances. Dans un troisième temps, nous nous intéresserons aux labels existants et à la nécessaire territorialisation de l'offre. POIDS DU HANDICAP Le nombre d'individus handicapés soit dès leur naissance, soit au cours de leur vie (accident de la vie, vieillissement) représente selon l'ONU 650 millions de personnes au niveau mondial soit avec leurs proches, près de 2 milliards de personnes. L'Union européenne estime quant à elle la population à 38 millions de personnes handicapées, hors personnes âgées, au sein de l'UE. En France, on estime à un peu plus de 22 millions de personnes, la population qui souffre de handicaps (8 millions de handicapés moteurs, 4 millions de déficients mentaux, 6,9 millions de déficients senso-riels parmi lesquels 3,1 millions de défi-cients visuels). Bien entendu, les handicaps étant différents, il faut adapter les produits et services offerts à cette population non homogène. L'importance numérique des personnes atteintes par un handicap est renforcée par le vieillissement des populations dans les pays développés. Or, la clientèle des personnes âgées constitue un apport important pour l'industrie touristique. La prise en compte de handicaps liés à une mobilité réduite, mais aussi à des défaillances visuelles ou auditives devient donc un élément important à terme pour les acteurs du tourisme. en 2001 et « Destination pour tous » en 2012 témoignent de l'importance du sujet. Cependant, les professionnels du tourisme, notamment les hôteliers, mettent souvent en avant l'importance des investissements eu égard à la taille du marché. L'accès des personnes handicapées aux pratiques touristiques, autrement appelées « tourisme adapté », s'il est un champ dont tous les intervenants reconnaissent la portée éthique, est très contesté par les profession-nels du tourisme. Ces derniers, tant trans-porteurs qu'établissements recevant du public (ERP – hébergement, lieux culturels, restauration, etc.) mettent en avant la faible taille du marché au regard de l'importance des investissements à réaliser.