Pour cerner les relations entre quasi-synonymes dans une approche fondée sur l'usage, j'exploite des fréquences de collocation à l'aide de méthodes multifactorielles exploratoires. Mon étude se limite à quite et rather dans les contextes où ils intensifient des adjectifs dans le British National Corpus. J'ai recours à l'analyse factorielle des correspondances puis à l'analyse des correspondances multiples pour visualiser et interpréter des distances entre (a) les deux intensifieurs, (b) les adjectifs intensifiés ainsi que les classes sémantiques respectives auxquelles ils appartiennent et (c) les propriétés syntaxiques concernant l'agencement entre les intensifieurs et les adjectifs. Les résultats montrent que quite et rather appartiennent à un réseau cohérent de constructions. Dans ce réseau, les deux adverbes se répartissent les tâches dans l'intensification de sens adjectivaux. Le premier des deux résultats principaux de cette étude est le suivant : lorsqu'un adjectif a deux connotations, l'une positive et l'autre négative, il sera intensifié de préférence par rather lorsque sa connotation est négative. Le deuxième est que dans le strict cadre de l'alternance pre-déterminant vs. pré-adjectival, quite apparaît de préférence avant le déterminant et rather avant l'adjectif.