Les voyages des cardinaux, artistes , œuvres et matériaux au XIVe siècle
Résumé
Il est ironique qu'un historien de l'art qui proclame la prééminence de l'objet, et demande de le considérer prioritairement comme sa propre source, aborde un thème par des textes dont l'objet a disparu. Mais un dossier comptable limousin, dont la préservation dans sa version originale est plus que rare dans ce contexte, permet un angle d'exploration fondamental pour comprendre les œuvres dépourvues de telles sources, qui n'entrent dans l'histoire qu'au travers de l'estimation plus ou moins étayée de leur caractéristique formelle. Corollaire non négligeable, il contribue à combattre des idées reçues. Car les "malheurs des temps" n'ont pas arrêté l'activité artistique ; les cardinaux et leurs parents ont par leurs commandes fait bénéficier leur terre natale d'une part de leurs richesses considérables. Certes l'abbatiale de La Chaise-Dieu, la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon ou les collèges universitaires de toulouse ont été payés par des Limousins mais ne sont pas situés en Limousin ; toutefois il ne faut pas cumuler chauvinisme et misérabilisme. Et c'est un anachronisme de s'indigner de la part consacrée aux objets de luxe, tout uatant que de souligner le caractère intéressé des fondations funéraires.
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