Bon sang ne saurait mentir: les Hémogrammes (1998-1999) de Joan Fontcuberta ou la généalogie d'un doute - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2014

Bon sang ne saurait mentir: les Hémogrammes (1998-1999) de Joan Fontcuberta ou la généalogie d'un doute

Résumé

La doble realidad de la imagen fotográfica, icónica e indiciar, se encuentra en el centro de varias obras de Joan Fontcuberta, en las que explora las posibilidades de la fotografía, relacionando las tecnologías y el arte, para desarrollar una estética de la duda. Así el juego sobre la hibridez, así como las relaciones entre naturaleza y cultura, verdad y ficción nutren su reflexión sobre la mentira o la objetividad fotográfica, teorizadas en su ensayo El beso de Judas (1997). La serie Hemogramas (1998-1999) a la vez realza el funcionamiento del médium fotográfico como huella de la realidad, ‘huella-memoria”, a la par que cuestiona la capacidad de la fotografía para ser fiel testigo de lo real. Sin embargo, si la serie Hemogramas denuncia la manipulación inherente a una imitación “de superficie”, encierra una dimensión verídica profunda; a través del ejemplo de los Hemogramas, Joan Foncuberta tiende a demostrar que, si la fotografía no permite dibujar el retrato físico del hombre, sugiere su verdad ontológica, genealógica, presente en su huella sanguina. Así, la fotografía no encuentra su verdad –o su identidad– en la apariencia visual o en la reproducción mimética sino en la dialéctica entre la genealogía de la huella original (la de la sangre y de la huella genética del ADN que revela la unicidad identitaria de cada uno) y la dimensión estética de las formas purpúreas abstractas.
La double réalité de l'image photographique, iconique et indicielle, se trouve au centre de plusieurs travaux de Joan Foncuberta (Barcelone, 1955-), dans lesquels il explore les possibilités de la photographie, qu'il aborde par frottage, par photogramme, ou par des technologies numériques, mettant en relation les technologies et l'art, de façon à révéler sa prédisposition à douter. Le jeu sur l'hybridité, mais aussi les relations entre nature et culture, entre vérité et fiction, servent ainsi sa réflexion sur le mensonge ou l'objectivité photographique, théorisée dans son essai Le baiser de Judas (1997). La série Hémogrammes (1998-1999) s'intègre pleinement dans la double démarche de réflexion de Joan Foncuberta, mettant à la fois en évidence le fonctionnement du medium photographique en tant que trace du réel, "trace-mémoire", en même temps qu'elle remet en question la capacité de la photographie en tant que témoin fidèle de la réalité. Pourtant, si la série Hémogrammes dénonce et rejette la manipulation inhérente à une imitation "de surface", elle recèle une dimension véridique profonde : à travers l'exemple des Hémogrammes, Joan Foncuberta tend à révéler que, si la photographie ne dresse pas le portrait physique de l’homme, "bon sang ne sachant mentir", elle suggère sa vérité ontologique, généalogique, présente à travers la trace sanguine. Ainsi la photographie trouve sa vérité – ou son identité – non pas dans l'apparence visuelle ou la reproduction mimétique mais dans la dialectique entre la généalogie de la trace originelle (le sang révélant, à travers la trace génétique de l'ADN, l'unicité identitaire de chacun) et la dimension esthétique des formes abstraites issues de l'informe sanguin.
Fichier principal
Vignette du fichier
Peyraga, Bon sang ne saurait mentir'.pdf (543.34 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Accord explicite pour ce dépôt
Loading...

Dates et versions

halshs-01300310 , version 1 (30-09-2018)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01300310 , version 1

Citer

Pascale Peyraga. Bon sang ne saurait mentir: les Hémogrammes (1998-1999) de Joan Fontcuberta ou la généalogie d'un doute. Empreinte, imprégnation, impression, 17, pp.89-97, 2014. ⟨halshs-01300310⟩

Collections

UNIV-PAU ALTER
1443 Consultations
120 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More