L’aéroport, avec ses pistes d’atterrissage et de décollage perpétuellement en mouvement, a quelque chose de familier aux spectateurs des tbouridas. Admirer l’accélération qui permet de passer d’une réalité terrestre à un univers céleste ne manque de fasciner les voyageurs rêveurs, à Roissy comme à Nouaceur, contemplant les livrées d’appareils géants reliant les continents. En effet, ce spectacle n’est pas sans rappeler les fantasias maghrébines avec ses charges de cavaliers joliment costumés qui, d’une chorégraphie parfaite, montent au galop et feignent l’attaque avant de se retourner pour regagner leur point de stationnement en paradant et en préparant un nouveau départ. De là à croire que ce soit cette ressemblance fortuite qui permette d’expliquer pourquoi le Maroc a investi massivement, ces dernières années, dans son infrastructure aéroportuaire il y a un pas culturaliste que nous franchirons pas. Toujours est-il que, depuis le début du XXIème siècle, l’Office national des aéroports (ONDA) a fait preuve, avec le renouvellement des aéroports –de Tanger à Marrakech et de Oujda à Rabat-Salé- d’une vision stratégique et d’une volonté de développement à long terme tout en valorisant les compétences locales. Cette contribution vise à mesurer le développement du secteur aérien au Maroc au cours des dernières années. Il entend analyser les acteurs (ONDA, RAM, investisseurs étrangers) participants à cette dynamique et à esquisser le contexte, tant national que mondial, dans lequel elle s’inscrit. Ce n’est qu’ainsi qu’il devient possible de se rendre compte, non seulement de l’attention remarquable portée à l’aéronautique –et, au-delà, à l’ensemble du secteur des transports- au Maroc mais aussi d’en présenter les écueils et les défis.