Durant les trois siècles de la Régence, Alger a la réputation d’être une ville imprenable. La ville et sa baie, sont défendues par la configuration d’un site formant une défense naturelle, une armée régulière terrestre, des fortifications implantées le long de la baie, enfin une marine aguerrie. Le territoire se développe en un ensemble de coteaux très prononcés découpés par des ravins très profonds et difficiles à franchir. La baie fortement concave protège également la ville par son étendue marine contre la haute mer. La deuxième force de protection de la baie est sa composante humaine. L’armée des janissaires stationnée en ville et dans les garnisons le long de la baie est secondée par les troupes volantes spécialement la cavalerie venant des différents beyliks avec à leur tète les beys gouverneurs de ces régions La troisième force est constituée par toutes les fortifications implantées le long de la baie. Depuis la Pointe Pescade jusqu’à la ville on compte quatre forts et six batteries de cote et entre celle-ci et l’extrême est, trois forts et quatorze batteries qui présentent tous 600 embrasures en direction du large. Les fortifications occupent les endroits les plus accessibles. L’implantation des forts et fortins et batteries de côte répond à une défense ciblée de lieux particuliers comme les plages, les points d’eau ; les ponts les portes de la ville, les criques et les plages à proximité de la ville ; les poudrières et arsenal. Ces constructions sont d’autant plus denses qu’elles se rapprochent de la ville. La concentration des quatre forces constituées par le site, l’armée, les batteries et la flotte est d’autant plus dense qu’elles se rapprochent de la cité. Le site également est plus chahuté et plus raviné autour et l’expérience des expéditions espagnoles hollandaise et anglaise ont laissé les gouverneurs d’Alger se focaliser sur la ville elle-même et sur la partie est de la baie ; là où les plages sont les grandes dans l’espace convexe de la profondeur de la baie.