S’appuyant sur un travail d’enquête collectif auprès de l’ensemble des acteurs du milieu, cette communication évoque les perceptions sociales contrastées du traitement judiciaire des questions de sécurité des sports de montagne. Dépassant le caractère mêlé de controverses distinctes (responsabilité des professionnels des métiers sportifs, responsabilités en matière de tourisme hivernal et de ski hors-piste), elle s’efforce de restituer les logiques sociales de confrontation entre défense de la liberté de pratique, préoccupations de sécurité publique des autorités administratives et judiciaires, et “ besoin de savoir ” des victimes d’accidents et de leurs associations. Elle interroge pour ce faire plus particulièrement le sens de la “ délégation de sécurité ” entre le guide de haute montagne et ses clients, qui s’inscrit aujourd’hui pleinement dans le droit commun de la responsabilité professionnelle, mais où se rencontrent les exigences nouvelles de l’évaluation socio-juridique de cette dernière, et le sentiment personnel d’engagement et de responsabilité caractérisant traditionnellement l’espace social de l’alpinisme.