La Saône-et-Loire, à l’instar du pays tout entier, est touché de plein fouet par la vague de grèves qui accompagne la victoire du Front populaire à l’été 1936 . On comptabilise plus de cent trente grèves dans le département entre juin et juillet . Alors que la revendication sociale fait partout irruption dans le champ politique et marque indéniablement un tournant dans l’histoire hexagonale, Le-Creusot fait figure d’exception. D’abord, Victor Bataille, le «candidat Schneider» soutenu par l’Action Républicaine et de Paix Sociale aux méthodes fascisantes, est réélu député avec 52% des suffrages exprimés . Ensuite les usines métallurgiques Schneider qui constituent, avec les mines du bassin de Montceau, le plus gros pôle industriel du département , ne sont pas atteintes par l’effervescence gréviste. Ce cas de figure, rare pour la période, méritait donc qu’on lui consacre un article pour tenter de comprendre les ressorts d’un « non-événement » .