Dans cette communication, je présente un aperçu tout rapide des calendriers annuels provenant des tombes et des décharges administratives du III^e siècle av. J.-C. au II^e siècle apr. J-C. Comme support, ces calendriers se trouvent écrits sur une des deux surfaces –planchettes de bois et rouleaux de lattes (soit de bambou soit de bois) – qui favorisent, tous les deux, de différents formats. Par souci de concision, je focalise sur deux exemples issus de la tombe 30 de Zhoujiatai 周家臺 : l’un, table de nouvelles lunes sur planchette pour 209 av. J-C. ; l’autre, calendrier journalier sur lattes du genre « journal de bord » 質日 pour 213 av. J.-C. Au sujet d’usage, le verso de ce premier révèle que l’utilisateur a dû fait toute une liste de dates sexagésimales pour compter l’écart entre deux dates données en « tiges célestes » et « branches terrestres ». De même, les erreurs de copie sur ce dernier témoignent du mal qu’a eu son scripteur à les ordonner et de la manière dont il les subordonne à la structure fondamentalement numérique du tableau. Plutôt que de dire que ces calendriers incarnent la convention des « tiges » et des « branches » censée être emblématique de « la pensée chinoise », je le soutiens, on pourrait conclure qu’ils représentent des solutions aux difficultés qu’elles posaient à de vrais chinois à l’égard de compter le temps.