« À travail égal, salaire égal » : cette revendication historique de la CGT en faveur de la main-d’œuvre féminine a connu quelques succès aux lendemains de la Première guerre mondiale. Pourtant durant l’entre-deux-guerres, la formule tend à tomber en désuétude. La division syndicale, le faible taux de syndicalisation en particulier chez les travailleuses et la crise des années 30 participent de cette évolution. Quand intervient la victoire du Front populaire en 1936, elle soulève une vague d’espoirs y compris pour la cause féminine, qui se traduit par un mouvement de grèves inédit dans sa forme et son ampleur. La ruée syndicale qui s’ensuit et la signature de l’Accord Matignon font aujourd’hui du Front populaire une des séquences les plus connues de notre passé récent. Mais quel rôle les femmes ont-elles joué dans ces évènements ? Quelles améliorations ont-elles obtenues, à une époque où leur citoyenneté politique n’était pas reconnue ? Quelle place la CGT a-t-elle accordée aux travailleuses venues grossir les rangs du syndicat ? Cet ouvrage aborde ces différentes questions et revisite, sous l’angle féminin, un épisode marquant de l’histoire sociale française du vingtième siècle en proposant au lecteur un ensemble documentaire destiné à appuyer et illustrer la démonstration.