Imaginée à la fin du 19ème siècle par Ebenezer Howard et mis en œuvre à Letchworth puis à Welwyn, le modèle des garden cities est fondé sur la volonté d’offrir un habitat de qualité aux classes populaires. Depuis, ce modèle a été repris à travers le monde et adapté aux contextes institutionnels locaux. Il a récemment été convoqué par le gouvernement de David Cameron pour faire face à la crise du logement que connaît la Grande-Bretagne depuis plusieurs décennies. Cette actualité renouvelle l’intérêt pour la garden city comme solution économique, sociale et politique alternative au modèle actuel de la fabrication de la ville. En mobilisant une gouvernance collective, une gestion non spéculative du foncier et des formes urbaines expérimentales, il est un objet d’étude à part entière. L’originalité de notre communication est de proposer des regards croisés entre plusieurs disciplines des sciences sociales (histoire, urbanisme, économie) sur le modèle des garden cities et de construire cette réflexion entre des chercheurs et des professionnels. L’hypothèse défendue est que ce modèle intègre des principes qui invitent à renouveler l’action territoriale. D’abord, l’histoire nous démontre la pérennité et l’adaptabilité du modèle. Par ailleurs, les règles de fonctionnement, de gestion de la ressource foncière et de l’action collective ancrent les garden cities comme des Communs au sens d’Ostrom (1990). Le modèle de gestion de la garden city par la communauté d’habitants s’apparente ainsi à une forme de welfare state local (Hardy, 2010). Enfin, le modèle de la garden city nous parait offrir des éléments pertinents pour la construction d’un projet de restructuration de la città diffusa dans différents pays européens tant elle permet de répondre à des enjeux notamment liés à la consommation des sols agricoles, à la mobilité, au coût du logement et au vivre-ensemble.