La communication est issue d’une recherche sur les violences liées au genre entre élèves dans l’enseignement secondaire français (ANR « Violécogenre », 2009-2013). En prenant appui sur l’observation (durant six mois) d’un dispositif de prévention du sexisme dans un collège de quartier populaire, on montrera les ambivalences de l’intervention en milieu scolaire d’organisations issues du féminisme dont la proposition renvoie implicitement à un mode d’encadrement des relations amoureuses des élèves qui « fonctionne » comme opérateur de normes et de déviances sexuées. On portera la focale sur « l’idéologie conjugaliste » qui soutend la prévention de la violence des hommes envers les femmes notamment à travers des injonctions à l’auto-contrôle différencié des filles et des garçons par rapport à la gestion de la violence. Celles-ci tendent à faire porter la responsabilité de relations pacifiées sur les jeunes filles selon une idéologie de « complémentarité des sexes » impliquant l’idée « d’égalité dans la différence ». L’analyse de ce dispositif sera conjuguée avec les données d’une enquête ethnographique fondée sur des observations hebdomadaires menées pendant un an dans 4 établissements d’enseignement secondaire et 39 entretiens réalisés avec des chefs d’établissement.