Le phénomène culturel under des années 1980 à Buenos Aires, connu sous le nom de « movida under», fait partie de toutes ces mythologies urbaines de la capitale argentine, emblème d’un passé éteint avec les lumières du dernier taudis de ce circuit de production culturelle. Néanmoins, en exhumant les récits de ceux qui ont directement ou indirectement pris part à ces épopées, les histoires de l’under resurgissent et sont évoquées comme une période de frénésie de rénovation pour la scène culturelle à la fin de la dictature militaire en 1983. La « movida under » renvoie ainsi non seulement à un ensemble vaste et hétérogène de manifestations artistiques — théâtre, musique, performance, arts plastiques — mais également à l’émergence d’espaces spécifiques où ces manifestations ont vu le jour ainsi qu’à une manière particulière de s’identifier à ces espaces. Le propos de cet article est donc d’analyser la portée politique de ces expériences esthétiques et de s’interroger sur l’influence qu’elles ont exercée sur une nouvelle génération d’artistes dans leurs manières de faire et de concevoir la création théâtrale.