L’homme est un être à part parce qu’il pense, affirme-t-on communément, mais c’est oublier une autre de ses spécificités, tout aussi étonnante : l’homme est le seul animal à boire sans soif. De là vient l’ivresse, compagne de l’homme depuis toujours, présence que la littérature a largement reflétée, selon des modalités qui diffèrent selon les époques et les cultures. Il est donc utile de mener une réflexion approfondie sur le phénomène de l’ivresse, que la recherche littéraire a jusqu’ici moins exploré que d’autres thèmes en apparence davantage empreints de “dignité”. Pourtant, l’ivresse possède depuis longtemps ses lettres de noblesse. Mythes et croyances nous enseignent qu’au voisinage étroit du breuvage qui enivre se tiennent amour, poésie, connaissance suprême, divination, furor… Reprenant ces pistes, les études présentées ici s’appuient sur des textes littéraires, issus de cultures variées (anglo-saxonne, chinoise, française, germanique, hispanique, portugaise), d’époques diverses, et font appel à un éventail de sources partant des grands textes fondateurs de la culture occidentale (Écritures…) pour arriver aux productions de la paralittérature. Cette pluralité qui confronte approches et contenus permet d’enrichir de réflexions originales le débat sur le thème proposé. Elles se voudraient point de départ de recherches complémentaires.