Construire la ville soutenable c'est aussi et surtout pouvoir disposer d'informations et de données fines sur le système urbain, ses espaces, ses temps et ses rythmes. Bâtir une ville sur la connaissance c'est être capable de collecter de l'information sur les usages et les usagers. La question de la connaissance des usages commence à être abordée en Chine à travers l'utilisation de données issues de réseaux sociaux et des habitants associés à cette co-production. Nous présenterons les résultats d'un travail mené en 2015 sur la ville de Shanghaï à partir des données spatio-temporelles collectées sur SINA Micro-blog, le « Facebook » chinois sur lequel des individus partagent leur expérience vécue et personnelle. Le traitement de ces données géo-localisées fournit un moyen de repérage et d'analyse des comportements des citadins, des polarités urbaines et des clusters sociaux, économiques et culturels dans l'espace et dans le temps. Nous présenterons les résultats de la collecte de ces données, leur traitement et les représentations associées et montrerons leur importance comme outils de management et de pilotage d'un chrono-urbanisme qui s'inscrit dans une démarche d'intelligence territoriale, de gouvernance et de développement soutenable en temps réel. Cette première approche de la réflexion sur une « ville malléable » qui croise Smart Cities et Smart Citizens rencontre un premier intérêt notamment dans les stratégies sur l'économie de la nuit et la ville des 24 heures qui se déploient dans les métropoles chinoises.