Glasgow fut une ville pionnière en Grande-Bretagne dans la mise en place au début des années quatre-vingt d’une politique de régénération urbaine, sociale et économique basée sur l'organisation de grands projets culturels. Les arts et la culture sont alors devenus le levier principal de sa reconversion vers une économie de services et du tourisme. Cette politique, qui s’installe de manière irréversible pendant la période de gouvernement conservateur de Margaret Thatcher, a non seulement engendré des transformations économiques et urbanistiques de grande ampleur mais elle a également très clairement œuvré dans le sens d’une transformation tout aussi radicale de l’identité de la ville. En dépit de la mise en place de partenariats public-privés sous la forme de sociétés locales de développement, ce processus n'est jamais réellement parvenu à inverser la dynamique de relégation en périphérie des populations les plus défavorisées qui s'était installée depuis l'après-guerre. Ce processus de régénération urbaine a également provoqué diverses formes d’opposition et de résistance qui renvoient indiscutablement au passé de luttes industrielles et de politique radicale de la ville, éléments majeurs de son identité.