Envie, désir et méditation dans le livre III des Essais
Résumé
Suivant la méthode pratiquée dans d’autres travaux, cet article explore certains termes ou expressions qui dans les Essais posent problème, ou, ce qui est assez fréquent, semblent ne pas en poser. Si "envie "et "désir" vont de soi, "méditer" paraît n’avoir aucun rapport avec les deux précédents. En réveillant ses appétits plutôt qu’en les laissant s’endormir avec la vieillesse, en prenant plaisir aux plaisirs passés, au moins en songe, en détournant les maux par quelque exercice, Montaigne résiste de tout son tempérament à l’appesantissement de l’âge et à cette fausse paix de l’impuissance. Mais cet effort est encore davantage celui d’un élan vital, une douce urgence et une pulsion intime qui reconnaît, grâce à la méditation physique de l’écriture, les mouvements impérieux du corps comme plus conformes à sa complexion, à des inclinations qui divertissent de la mort sans pourtant l’ignorer.