Travailler la relation imaginaire/science en astronomie avec des enfants d’école maternelle
Abstract
Les mutations récentes et rapides des sciences et des techniques transforment profondément nos sociétés et leur mode de fonctionnement. Ces mutations soulèvent la question des rôles et places de l’enseignement scientifique et technologique (ST) dans les refontes curriculaires qui se jouent actuellement au plan international.
Dans ce contexte, il est pertinent de se pencher sur les commencements de l’éducation ST. En France, de part sa fréquentation quasi-totale par l’ensemble des petits âgés de 3 à 6 ans, l’école maternelle, lieu des premiers apprentissages, doit assurer une entrée réussie dans la culture ST (Orange et Plé, 2000).
L’éducation ST permet de développer la pensée des enfants en leur faisant découvrir, rencontrer et explorer les mondes du vivant, des objets et de la matière. Toutes ces explorations actives du monde contribuent à la constitution d’un capital expérientiel (Coquidé et Lebeaume, 2003). Or, toute démarche d’exploration du monde des objets, du vivant ou de la matière permet de mettre en doute les convictions des enfants, de déplacer leurs idées préalables sur des faits ou des phénomènes et ainsi d’aller au delà de la pensée magique qu’ils possèdent souvent encore à leur âge.
Les astres, comme la Lune, le soleil, et les phénomènes associés – saisons, alternance jour/nuit - comptent parmi les éléments de l’univers enfantin. Les relations entre science et imaginaire sont complexes dans les albums destinés à la jeunesse et traitant d’astronomie (. La fertilité de la littérature de jeunesse - très présente dans les pratiques ordinaires des enseignants de maternelle (Charles, 2012) - pour entrer dans les apprentissages ST a été démontrée (Bruguière et Triquet, 2014). Nous proposons dans cette communication orale d’explorer comment un album de littérature de jeunesse peut permettre à des enfants de grande section (5 ans) de modifier leurs conceptions. Après la lecture de l’album Que fait la Lune, la nuit ? (Herbauts, 2016), l’analyse d’une séquence menée en classe (Philibert, 2016) montre qu’il est possible dès cet âge de commencer à aider les enfants à distinguer le réel de l’imaginaire et de construire des premières notions relatives à l’astronomie.