Proposer la constitution au sein de l'UMR ESO d'un groupe de recherche sur les activités sani-taires et sociales relève du défi, et cela pour au moins deux raisons. Régulièrement inscrite dans le programme scientifique de l'équipe, l'étude des activités a pu donner lieu à des recherches importantes à certains moments mais elle n'a pas, avant 1999, donné lieu à de réelles dynamiques de recherche. La lacune constatée ne réfère-t-elle pas à la très classique question du renouvellement des objets de la recherche en géographie? Le défi tient aussi de la diversité des activités concernées. Les limites du champ " sanitaire et social " sont d'ailleurs difficiles à établir. Pour notre part, nous retiendrons une définition très large qui part de la demande et des réponses apportées à des besoins sanitaires et sociaux, ce qui revient à exclure les industries pharmaceutiques et les services de type administratif de la sécurité sociale, pour retenir la totalité des services fournissant des soins et des prestations d'action sociale à des clientèles aussi variées que des patients, des personnes dépendantes (jeunes enfants, personnes âgées ou handicapées) ou des individus dont on veut éviter ou réduire l'exclusion (SDF, chômeurs de longue durée, jeunes marginaux, etc.). Ces activités occupent une place centrale dans les politiques publiques d'aujourd'hui, qu'il s'agisse, par exemple, de réorganiser l'offre de soins hospitaliers de manière à gagner en sécurité tout en réduisant les coûts, ou de maintenir la cohésion sociale par l'essor de services de proximité. De plus en plus pourvoyeuses d'emplois, ces activités sont aussi de plus en plus variées et difficiles à catégoriser.