La conscientisation de la question énergétique et environnementale a permis l’émergence, à l’échelle européenne et française, de politiques publiques visant une transition énergétique à travers, entre autre, le développement des énergies renouvelables (Vaché, 2009). C’est dans ce contexte que la libération et l’ouverture à la concurrence des marchés de l’électricité et les avancées technologiques autorisant une décentralisation des moyens de production ont permis d’amorcer un changement de paradigme énergétique (Dunsky, 2004). Des dynamiques de territorialisation des énergies renouvelables, en particulier dans le domaine du photovoltaïque au sol, sont ainsi apparues. Nous pouvons actuellement observer qu’une grande partie des centrales photovoltaïques au sol du parc français se situe sur des territoires ruraux du sud de la France. Ceux-ci offrent, par définition, des espaces non bâtis (Diry, 2006) disponibles d’une superficie suffisamment importante pour permettre le développement de telles infrastructures. Cette communication vise à interroger l’émergence de cette « nouvelle » ressource dans ces territoires ruraux. Une typologique construite au cours de mes recherches me permettra de faire un état des lieux du développement des centrales photovoltaïques au sol dans les territoires ruraux des régions Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Rhône-Alpes. Cette typologie permettra, en particulier, de mettre en évidence les acteurs-clés de la valorisation de cette nouvelle ressource énergétique territoriale. Des études de cas nous éclaireront sur les enjeux auxquels les territoires ruraux se confrontent quand ils choisissent ou non de s’impliquer dans la valorisation de leur territoire à travers le photovoltaïque au sol. Dans la continuité des travaux de Jérôme Dubois et Sandra Thomann, la question de la redistribution des richesses produites, qui semble centrale, pourra être abordée ici (Dubois et Thomann, 2012 ; Poinsot, 2012).