Le phénomène urbain est un fait majeur de ce siècle. Il aura pris en l'an 2000 une dimension planétaire. En Europe, il est une réalité chargée d'un passé qui pèse lourdement dans la valeur attribuée à la ville. Mais par ailleurs, cette réalité s'inscrit dans un contexte qui propulse les cités européennes dans la galaxie communautaire. A l'intérieur de ce cadre, le présent ouvrage s'intéresse au développement des villes françaises. Fortement marquées par l'urbanisation fonctionnaliste des "Trente glorieuses", résultat imprévoyant d'un essor industriel et consumériste peu commun, les villes se sont lancées dans l'eurocompétition. À la ville-service des décennies de l'Etat tout-puissant, limitant son rôle à la sage gestion de la vie quotidienne de ses administrés, se substitue désormais la ville-entreprise. Nombre de villes, grandes, moyennes et petites se sont ainsi lancées dans l'aventure des grands projets, espaces de captation du tertiaire, des lieux de formation, des noeuds de transport et des industries de pointe. C'est la réponse des villes au défi de l'emploi, dont l'autre pôle est l'abandon de quartiers entiers, ceux de l'urbanisation bureaucratiquement planifiée des années 60. Pour ces derniers la solidarité et l'arbitrage de l'Etat, désormais inscrits dans la loi d'orientation pour la ville (LOV) s'avèrent indispensables. Il s'agit désormais d'éviter que ne se creuse l'écart entre les nouveaux quartiers prestigieux de la ville et la dérive menaçante des périphéries, d'assurer que la réussite des premiers rejaillisse sur les seconds.