Après un repérage des chemins tantôt séparés, tant réunis, des architectes et des socio-anthropologues, qui, à la fin du XIXe siècle, se sont intéressés à la diversité des milieux humains et non plus seulement à la dimension universelle de l’homme, l'auteur analyse le vaste mouvement d’intérêt qui, après la crise des CIAM, a promu en architecture, dans les années 1960-1970, une connaissance plus approfondie des sociétés. Cet intérêt, cependant fragile, a rempli l’impensé qui occupait jusque là la dimension de l’utilitas, alors qu’au cours de son histoire, l’architecture avait su sans cesse mieux définir ou ajuster, à l’évolution des sociétés humaines, de sa culture et de ses techniques, les catégories de la venustas et de la firmitas de la trilogie de Vitruve. A la lumière des tâtonnements qui ont marqué les entreprises de formation, et les essais d’application dans le projet, des apports de la socio-anthropologie à l’architecture et à l’urbanisme, l'auteur aboutit à la conclusion que, au lieu d’une application immédiate et mécanique de ce que dit la socio-anthropologie, c’est une forte ouverture à la compréhension des apports de cette dernière dont a besoin l’architecture pour penser ses propres artefacts.