Le statut du religieux a évolué dans les études sur le genre, conduisant à mettre au jour et à complexifier progressivement un impensé laïc consistant à postuler que la sécularisation était par essence émancipatrice, les religions par essence patriarcales. Si les travaux sur genre et religion soulignent la contribution des institutions, des rites et des discours religieux à la construction du genre, ils montrent aussi combien la sécularisation a été un processus genré, avec des variations suivant les groupes sociaux. La prise en compte de l’autonomie, ou de l’agency, des sujets féminins, y compris dans des mobilisations féministes internes au religieux, met également en lumière le caractère pluriel et conflictuel des organisations religieuses.