Appuyée sur un ensemble de monographies de ménages réalisées dans le cadre de l'ANR Le populaire aujourd'hui, cette communication s'intéresse au recours à la psychologie et aux psychologues au sein des classes populaires. Insérés dans l'ensemble des pratiques de santé et de « bien-être » (recours aux médecins et à d'autres professionnels de santé, pratiques alimentaires, pratiques sportives…), ces recours permettent d'analyser le rapport d'une fraction des classes populaires à des normes de santé (au sens large) venues des classes moyennes et supérieures. Les membres des classes populaires semblent davantage que par le passé exposés à cette injonction à « prendre soin de soi » et à recourir aux dispositifs d'aide psychologique. Quels modes d'appropriation de ces normes observe-ton parmi les ménages enquêtés ? On s'interrogera à la fois sur les types de maux qui sont l'objet d'attentions particulières, sur la manière dont ceux-ci apparaissent comme des problèmes, sur les réponses qui y sont apportées et sur les propriétés sociales de ceux qui semblent les plus réceptifs à ces normes. On étudiera notamment la manière dont les grilles de lecture issues de la psychologie sont intériorisées et mobilisées par les enquêtés pour parler d'eux, des autres et de leur trajectoire, ainsi que sur les fonctionnements familiaux qui favorisent ou non l'activation de ces grilles de lecture pour donner du sens à la position sociale occupée.