Dans un volume collectif destiné à préciser l’argumentativité de la métaphore, l’article analyse le fonctionnement sur un corpus de deux années de textes journalistiques français, d’un groupe d’expressions figées (EF) relevant de la table C1P2 du Lexique–Grammaire à deux compléments contraints (structure « N0 V N1C Prep N2C »). Un petit nombre d’entre elles est hérité des impossibilia médiévaux et leur structuration interne antithétique leur confère une dimension paradoxale qui sera activée (ou non) suivant les configurations dans les textes. Au niveau macro : paradoxe antonymique dans des titres à visée polémique dont le texte constitue l’argumentation ou synthèse conclusive d’un discours complexe. Deux patrons récurrents se dégagent des cotextes : d’une part, des mécanismes analogiques variés octroyant toujours à l’EF le rôle de contre-propos, la doxa qu’elle traduit lui donnant autorité, statut à valeur épistémique faible ; d’autre part, des enchaînements concession - réfutation, nettement caractérisés par la position de l’EF dans l’un des membres de l’énoncé : minimisation d’une prise de position dans la concession, effets argumentatifs de surenchérissement dans la réfutation. Ces régularités plaident en faveur de canevas scripturaux liés à des registres discursifs particuliers (Bonhomme 2005).