The Numeral a category sui generis : from the example of an isolating Adamawa-Ubangi language with weak morphology, the Gbaya
Le numéral une catégorie sui generis à partir de l'exemple du gbaya, une langue oubanguienne isolante à très faible morphologie
Résumé
The categorization of the Numeral (expressing number) is an ongoing question. Is it a Noun, an Adjective or a Determiner? It was historically classified in the category of Noun, as for the Adjective even when the latest was being recognized as a distinct category (Saulnier, 2011). The Cardinal is considered as a specific category by Hurford (1975) and Greenberg (2000) who investigate mainly its attributive function but do not address its role in a predicative construction nor its use as mathematical number. Studies very often are principally based on morphological criteria, particularly to distinguish between cardinal numeral and ordinal numeral. In the case of an isolating language with weak morphology as Gbaya, an Adamawa-Ubangi language (Niger-Congo) spoken in Central African Republic, the analysis is necessarily based on syntactical criteria. I will present the Numeral (i) in its function of determiner, (ii) in a predicative construction and also (iii) when used both as adverbs and as mathematical numeral. This cross of syntactic behaviours leads me to consider it as a specific category. Dedicated to express Number, the numerals, despite the fact they are lexical units whose number is no limited in theory, are actually used in my corpus (based on natural discourses) in limited number. Finally, there is no reason in Gbaya to make a distinction between cardinal and ordinal, the latter being no derived from the cardinal as in many other languages. On this subject a further examination of the semantic specificities of kpɔ́k « one » helps to better delineate the qualificative value (ordinal value for the others) corresponding to the core of its semantic field and to specify the semantic properties of Numerals.
Le numéral (expression du nombre) pose un problème récurrent d’identification catégorielle. Est-ce un nom, un adjectif ou un déterminant ? Historiquement il a été très longtemps classé parmi les Noms, comme l’adjectif auquel il reste d’ailleurs associé lorsque celui-ci a été reconnu comme une catégorie autonome distincte du Nom (Saulnier, 2011). Le cardinal est considéré comme une catégorie propre par Hurford (1975) et Greenberg (2000) qui l’étudient principalement dans sa fonction attributive mais n’abordent pas la question de son rôle dans une construction prédicative ni ses emplois en tant que nombre mathématique. Très souvent les études se basent essentiellement sur des critères morphologiques, pour distinguer en particulier, le cardinal de l’ordinal. Dans le cas d’une langue à très faible morphologie comme le Gbaya, langue oubanguienne (Niger-Congo) de Centrafrique, l’analyse se fonde nécessairement sur des critères syntaxiques. Je présenterai le numéral (i) en fonction de déterminant, (ii) en construction prédicative et aussi (iii) dans ses emplois tant adverbiaux que de nombre mathématique. C’est ce croisement de comportements syntaxiques qui me conduit à le définir comme une catégorie propre. Dédiés à l’expression du nombre, les numéraux, bien qu’étant des unités lexicales, en nombre théoriquement non limité, ont un emploi réel dans mon corpus (oral en situation) qui n’en fait apparaître régulièrement qu’un nombre limité. Enfin, il n'y a pas de raison en gbaya pour traiter différemment le cardinal de l'ordinal, le second n'étant pas formé par dérivation sur le premier comme dans beaucoup d'autres langues. A ce propos l’examen des spécificités sémantiques de kpɔ́k « un », permettra de mieux cerner la valeur qualificative (ordinale pour les autres) produite et de préciser les propriétés sémantiques du Numéral.
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