L'approche des politiques urbaines au Liban est largement dominée par la question d'une amélioration des mécanismes de la planification à même de remédier à l'étalement urbain, au mitage des espaces agricoles et naturels, tout en protégeant en même temps les espaces patrimoniaux contre la densification. Toutefois,les outils proposés semblent largement inadéquats,. Dans cette communication, je propose de renverser l'analyse et de centrer le regard sur les infrastructures. Je défends l'idée que pour comprendre ces problèmes qui mobilisent aujourd'hui les citoyens, une autre logique d'analyse est nécessaire. En considérant les infrastructures comme des instruments au coeur de l'action publique, impliquant des arbitrages pragmatiques, et non comme des systèmes techniques apolitiques, je mets en avant des dimensions que le débat urbanistique occulte ou marginalise (relations entre acteurs publics et privés, financement). Mon papier revient dans un premier temps sur les limites de l'approche traditionnelle. Il prend ensuite l'exemple des services d'eau et d'électricité pour dégager la manière dont se posent les enjeux territoriaux et tarifaires. J'en tire enfin quelques conclusions sur les paramètres à considérer concernant la crise des déchets et la question des transports collectifs à Beyrouth.