Le tramway, véritable phénomène de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, a laissé quasiment partout la place à l’automobile dans le courant du XXe siècle. À des rythmes différents, les villes européennes ont changé de « modes » même si le tout automobile a rapidement montré ses multiples limites. Rappelons qu’en France, dans un contexte de crise des transports publics, le concours lancé par le secrétaire d’État Marcel Cavaillé, qui crée les conditions du renouveau du tramway, date de 1975. Pour certaines agglomérations, le retour du tramway s’est alors opéré à partir des années 1980, mais il s’est surtout accéléré au début des années 2000. D’un point de vue quantitatif, ce renouveau des tramways a été très différencié selon les pays, les types d’agglomérations ou les situations préexistantes. Mais qualitativement, qu’est-ce qui distingue les nouveaux systèmes de tramway en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Italie ? L’objet de cette contribution est de comprendre les relations « intimes » entre « nouveaux » tramways et territoires dans un échantillon de villes européennes. Plus précisément, notre approche vise à décortiquer les « territoires du tramway » à travers une triple analyse de l’inscription spatiale de la ligne, des relations avec les autres réseaux et des mutations urbaines générées. Ces travaux participent à décrire les régularités ou singularités du cas français par rapport à d’autres pays d’Europe de l’Ouest.