Les évolutions technologique, numérique et démographique nous obligent aujourd’hui à « disrupter » au sein de notre monde académique ! L’arrivée d’étudiants d’une génération qualifiée de « Y », usagers dès l’enfance des outils numériques et des réseaux sociaux ainsi que l’innovation accélérée dans le domaine du numérique imposent de questionner les modes et les méthodes de transfert et de construction des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être. Au-delà du monde économique et de l’entreprise, l’enseignement supérieur (rapport du World Economic Forum et BCG, 2016 ; Weise & Christensen, 2014) et le secteur de la formation continue (rapport Germinet, 2015) sont donc contraints de se transformer pour attirer et fidéliser des publics de formation initiale et continue dont les comportements et les attentes ont profondément changé (Dudezert & Boughzala, 2018). Tout enseignant-chercheur expérimenté partage ce constat récent de concentration limitée des apprenants, de leur vérification instantanée de la connaissance transmise, de leurs attentes de modes d’apprentissage mobiles et partagés (learning by doing, gamification, travail collaboratif etc., Dejoux & Leon, 2016). Si tous les domaines du savoir sont concernés par ces évolutions, celui du management est particulièrement impacté. La définition, le contenu, les modes et l’intérêt de la transmission des connaissances en management sont en effet questionnés depuis de nombreuses années, amenant ainsi à des remises en cause récurrentes et des évolutions nécessaires.