Face aux défis des bouleversements environnementaux globaux, les difficultés à faire émerger des accords contraignants, efficaces et suffisamment ambitieux à l’échelle intergouvernementale plaident pour des réflexions et des expérimentations aux échelles inférieures. Celles-ci peuvent être vues comme étant privilégiées à défaut de mieux, mais elles peuvent l’être également dans une logique de subsidiarité où les solutions locales priment sur les solutions de niveau supérieur dès lors qu’elles sont pertinentes. Dans tous les cas, des articulations sont à chercher entre niveaux d’intervention. La transition écologique en tant qu’impératif d’une société cherchant à limiter le réchauffement climatique repose sur un ensemble de transformations de pratiques et de représentations, dont le niveau local fait l’objet de ce texte. Les monnaies locales (ML) sont des dispositifs monétaires localisés mis en place par des collectifs associatifs. Les monnaies sont émises par conversion d’euro et circulent dans un territoire de taille restreinte, qui va de la commune au département, auprès de réseaux d’usagers et de prestataires agréés pour leurs pratiques compatibles avec les valeurs de transition des associations. Il s'agit dans ce texte de faire le point sur la façon dont il est possible de brancher le principe de la valeur sociale du carbone évité développé par M. Aglietta sur un dispositif alternatif tels que les monnaies locales, afin d’avancer vers des dispositifs locaux de financement de transition écologique au niveau local.