Cette communication s’appuie sur une recherche de doctorat effectuée dans le cadre du Laboratoire ICAR (UMR 5191, labex ASLAN) de Lyon, France. Elle croise les problématiques de deux axes du colloque : (langues endogènes et français en contexte multilingue). Le but de notre recherche est de vérifier si dans un cours de Français langue étrangère il est pertinent ou non de s’appuyer sur la totalité du répertoire linguistique des apprenants. Le contexte de notre étude est celui du Mozambique, caractérisé par un multilinguisme où le français cohabite avec une vingtaine de langues bantoues et avec le portugais langue officielle, seule langue de scolarisation. Traditionnellement, le français appris sans aucune considération des langues connues et pratiquées par les élèves, est introduit à l’âge de 14 - 15 ans, au secondaire. L’hypothèse que nous cherchons à vérifier, suivant en cela la convention de l’UNESCO de 2005 sur la protection de la diversité des expressions culturelles, est qu’une approche plurilingue de l’apprentissage qui s’appuie sur les connaissances des autres langues favoriserait l’apprentissage du français. Le dispositif méthodologique que nous avons mis en place pour vérifier cette hypothèse est le suivant : recueil des données dans des classes du milieu rural et urbain où nous comparerons trois situations contrastées d’enseignement du français : la première dispense l’enseignement de manière classique, la seconde articule l’enseignement du français à une comparaison explicite avec la langue portugaise et la troisième, s’appuie autant que faire se peut sur les langues bantoues connues des élèves. Au stade actuel de nos recherches, nous avons expérimenté un pré-test dans le cadre réduit de 2 classes de milieux différents (une classe rurale et une classe urbaine) et c’est le résultat de ce pré-test que nous proposons de présenter dans le cadre de cette communication.