Les recherches en sciences sociales dans le champ de l’éducation ont des objectifs scientifiques, mais aussi orientés vers la pratique. L’article propose d’en préciser les enjeux en identifiant les termes du clivage entre individualisme et holisme, très évoqué dans les années 1970, mais toujours présent aujourd’hui de façon moins explicite. Les inégalités sont-elles l’effet d’entités collectives (rapports entre classes sociales notamment), ou peuvent-elles être conçues comme une agrégation de caractéristiques individuelles comme les « aspirations » ou les « talents » ? Les parcours scolaires doivent-ils être relativement homogènes, ou fortement individualisés ? Après avoir rappelé des oppositions entre approche libérale, plutôt individualiste, et approche marxienne, plutôt holiste, l’article suggère une piste pour comprendre la pluralité des recherches en éducation. Les approches scientifiques se basent sur des présupposés indémontrables qui sont un moyen d’accès à la connaissance ; tandis que certaines approches davantage tournées vers la pratique, comme la pédagogie, essayent de prendre de la distance à l’égard de ces postures en explicitant leur travail de mise en forme.