Parmi les multiples manifestations qui définissent le paysage artistique et culturel français, les festivals de cinéma et audiovisuel occupent une position très particulière. Que l’on se place du point de vue cinéphilique, économique ou sociologique, ces manifestations rencontrent en effet des réalités hétérogènes et contradictoires. Entre les grands festivals internationaux qui monopolisent l’attention médiatique et conditionnent le marché de la distribution, les festivals profondément ancrés dans une tradition cinéphile et militante, et les petits festivals associatifs ou municipaux qui fleurissent année après année dans toutes les régions de France, et dont les objectifs répondent tantôt aux velléités de communication de collectivités locales, tantôt à des exigences liées à des projets locaux de démocratisation culturelle et de démocratie participative, ce travail de médiatisation d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles satisfait des objectifs très différents les uns des autres. Ce texte cherche à mettre en évidence les différentes fonctions – artistiques, culturelles, économiques, sociologiques, politiques – des festivals de cinéma et audiovisuel français aujourd’hui, et infine à réfléchir au positionnement de ces manifestations au regard du principe de démocratisation culturelle.