"À la croisée des Humanités Environnementales (HE) et des Nouveaux Matérialismes (NM), cet article propose une approche spécifique des formes, des métamorphoses et des futurs incertains. Nous privilégions une approche intégrant les dimensions esthétiques, ainsi que les théories du NM, pour proposer l'expression conceptuelle des « formes environnementales », afin de renouveler l'analyse et la recherche environnementales souvent techno-centrées dans le domaine des sciences humaines et sociales. Nous avons l'intention de mettre l'accent sur le processus d’« environnementalisation », loin de la définition d'une humanité ontologiquement séparée des autres êtres vivants opposant nature et culture. Ce processus de création d'environnements signifie construire un système qui unit les parties et le tout avec des variations dans le temps et l'espace. Dans une première partie, nous abordons la manière dont le Nouveau Matérialisme embrasse la question des formes, dont l'histoire est fortement associée à l'histoire de l'art et de l'esthétique (Goethe, Kant) suivant trois axes : les formes peuvent être considérées comme des assemblages à la croisée du sens et des sens ; leur production relève de la coproduction sociétés/natures ; leur déchiffrement requiert des analyses multidimensionnelles et multi-scalaires. Dans une deuxième partie, nous soulignons comment des formes environnementales spontanées, telles que les jardins communautaires ou les animaux urbains, sont un moyen de prendre en compte les coproductions de « natureculture » dans les villes. Dans une troisième partie, nous explorons la place faite aux formes dans l'urbanisme contemporain « vert »." (source éditeur)