Will webcamming platforms lead to structural sex precariousness? - HAL Accéder directement au contenu
Communication dans un congrès Année : 2018

Will webcamming platforms lead to structural sex precariousness?

Les plateformes de webcaming : vers la constitution d’un précariat du sexe ?

Résumé

Our communication aims to analyze the activity of webcamming. Webcamming (or sexcamming) resembles a modernized, online version of the old peepshow. In front of a webcam, cam-girls produce live erotic or pornographic performances in exchange for compensation paid by all or some of those watching. The encounter between cam-girls and internet viewers (called viewers when they just watch, and tippers when they pay) is facilitated through dedicated platforms that earn a portion of the sums paid by the viewers. Often viewed through the lens of moral panic (detractors see webcamming as a new form of prostitution and thus sexual exploitation), this practice is expanding via increasingly large platforms like Cam4, Chaturbate, and LiveJasmin, which aim to capture flows and impose an oligopolistic control of the market. Through this communication, we propose to analyze the economic model of capitalist webcamming platforms, which commonly are based abroad (often in tax havens), generate significant profits, and employ no camgirl. While it's undeniable that platforms appropriate a very significant part of the value generated by the work of independent camgirls (up to 60% of the sums paid by clients), it would be incorrect to see this only as the result of exploiting human misery. Studies of profiles and professional and personal trajectories indeed indicate a plurality of motivations for engaging in webcamming, which cannot be reduced to the financial aspect alone. Moreover, while aware of the significant margins made by platforms, the low hourly wages they pay, and the demanding nature – both physically and emotionally – of the activity, camgirls remain mostly convinced they can succeed and eventually profit from their total investment. The activity of webcamming and the precariat that accompanies it will be analyzed from two largely intertwined perspectives. On one hand, it will involve examining the relationship to the activity, as well as the conditions of work, existence, and employment of these sex workers who are, de facto, exploited and self-exploiting. On the other hand, it will involve analyzing the mechanisms and material devices developed by platform managers to capture or retain camgirls (with whom they refuse to sign overly binding contracts) and to encourage their entrepreneurial behaviors. To understand who the women who practice webcamming are, their trajectories, dispositions, practices, and representations, we rely on a series of interviews with French-speaking camgirls working on French or international platforms (25 ongoing interviews). We also interview platform managers and employees. In addition to these interviews, an ethnography of camming sites and online spaces contributing to the promotion and structuring of the activity is conducted. Particular attention is paid to digital contracts between camgirls and platforms, as well as to the work of promotion and communication addressed to camgirls or women likely to become one.
Notre communication se propose d’analyser l’activité de webcaming. Le webcaming (ou sexcaming) s’apparente à une forme modernisée et en ligne de l’ancien peepshow. Face à une webcam, les cam-girls[1] produisent en direct un spectacle érotique ou pornographique contre une rétribution payée par tout ou partie de ceux qui les regardent. La rencontre entre les cam-girls et les internautes-spectateurs (appelés viewers quand ils se contentent de regarder, et tipers quand ils payent) se fait par le biais de plateformes dédiées qui se rémunèrent en ponctionnant une partie des sommes versées par les spectateurs. Souvent envisagée sous l’angle de la panique morale (les détracteurs voyant dans le webcaming une nouvelle forme de prostitution et donc d’exploitation sexuelle des corps), cette pratique se développe par l’intermédiaire de plateformes de plus en plus grandes qui, telles Cam4, Chaturbate et LiveJasmin, tentent de capter les flux et d’imposer un contrôle oligopolistique du marché. A travers cette communication, nous proposons d’analyser le modèle économique des plateformes capitalistes de webcaming, qui ont pour point commun d’être basées à l’étranger (souvent dans des paradis fiscaux), de générer des profits importants et de ne salarier aucune camgirl. S’il est indéniable que les plateformes s’approprient une partie très importante de la valeur générée par le travail des camgirls indépendantes (jusqu’à 60 % des sommes versées par les clients), il serait cependant erroné d’y voir uniquement le fruit d’une exploitation de la misère humaine. L’étude des profils et parcours professionnels et personnels indiquent en effet une pluralité de motivations amenant à se lancer dans l’activité de webcaming, celles-ci ne pouvant être réduite à la seule dimension financière. En outre, tout en étant consciente des marges importantes réalisées par les plateformes, des faibles rémunérations horaires qu’elles réalisent et du caractère éprouvant – physiquement et émotionnellement – de l’activité, les camgirls restent la plupart du temps persuadées de pouvoir tirer leur épingle du jeu et de tirer, à terme, un profit de leur investissement total. L’activité de webcaming et le précariat qui l’accompagne seront analysés sous deux angles largement imbriqués. D’une part, il s’agira d’interroger le rapport à l’activité, ainsi que les conditions de travail d’existence et d’emploi de ces travailleuses du sexe qui, de facto, sont exploitées et s’auto-exploitent. D’autre part, il s’agira d’analyser les mécanismes et dispositifs matériels élaborés par les gestionnaires de plateformes pour capter ou fidéliser les camgirls (avec lesquelles ils refusent de signer des contrats trop engageant) et pour favoriser leurs conduites entrepreneuriales. Pour comprendre qui sont les femmes qui pratiquent le webcaming, leurs trajectoires, leurs dispositions, leurs pratiques et leurs représentations, nous nous appuyons sur une série d’entretiens avec des camgirls francophones exerçant sur des plateformes françaises ou internationales (25 entretiens en cours). Nous interrogeons également des gestionnaires et employés de plateformes. En complément de ces entretiens, une ethnographie des sites de caming et des espaces en ligne contribuant à la promotion et à la structuration de l’activité est menée. Un intérêt particulier est porté aux contrats numériques entre camgirls et plateformes, ainsi qu’au travail de promotion et communication adressé aux camgirls ou femmes susceptibles de le devenir.
brasseurcapla.pdf ( 220.58 Ko ) Télécharger
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Licence : Paternité - CC BY 4.0
Loading...

Dates et versions

halshs-02423116, version 1 (25-10-2023)

Licence

Paternité - CC BY 4.0

Identifiants

  • HAL Id : halshs-02423116 , version 1

Citer

Pierre Brasseur, Jean Finez. Will webcamming platforms lead to structural sex precariousness?. Work and employment in an era of platform capitalism, Sarah Abdelnour, Pauline Barraud de Lagerie, Sophie Bernard, Julien Gros, Dominique Méda, Arnaud Mias, Luc Sigalo Santos, Jun 2018, Paris, France. ⟨halshs-02423116⟩
85 Consultations
3 Téléchargements
Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
comment ces indicateurs sont-ils produits

Partager

Gmail Facebook Twitter LinkedIn Plus