Les relations translocales sont une dimension significative de l'aspect socio-cosmique des sociétés d'Océanie. Celles-ci intègrent la nécessité des relations à l’extérieur qui sont constitutives de la façon dont les sociétés insulaires se conçoivent et s’organisent. Accueils et intégrations de groupes et de personnes, relations d’échange, alliance de mariage font pleinement partie de leurs dynamiques, de leur vie et de leur reconduction. Je propose, avec D. Monnerie, une approche qui met l'accent sur deux aspects souvent inaperçus de ces dynamiques : (i) la position des accueillants et ce qu'elle implique pour les mouvements de déplacement, d'arrivée et d'intégration; (ii) les procédures cérémonielles qui élaborent les relations lors des arrivées et des accueils et réaménagent les agencements préexistants. La perspective retenue (comparaison Polynésie/Mélanésie) n'est pas d'opposer deux types de sociétés et de pratiques, mais de les rapprocher et, in fine, de montrer leurs profondes similitudes. Une attention particulière est portée aux formes de l’accueil, au statut des arrivants/étrangers, mais aussi à l’organisation même des cérémonies, en dyade, où deux groupes se faisant face pratiquent des séquences cérémonielles dupliquées – mais successives – avec circulations de prestations d'objets et de paroles, pour finalement nouer des relations ainsi élaborées autour de repas partagés.