Il y a quelques années seulement, l’Insee titrait encore que près de 95 % de la population de la France vivait sous l’influence des villes. D’une certaine manière, c’est vrai : à l’heure de la télévision et d’internet, à moins de résider dans une zone qui ne dispose d’aucune couverture numérique, comment échapper à la culture urbaine, en particulier celle des métropoles françaises mais aussi mondiales ? Pour autant, 95 % de la population de la France est-elle urbaine ? La récente démarche de catégorisation des espaces initiée par Eurostat et adaptée par l’Insee au cas français permet de répondre de manière catégorique à cette question : c’est non ! Selon cette nouvelle typologie, qui correspond davantage à ce que l’œil peut percevoir de la nature des espaces, 90 % des communes de France métropolitaine sont faiblement peuplées et 35 % de la population serait rurale ! Cette nouvelle catégorisation des espaces ne réhabilite pas seulement le poids démographique réel des campagnes françaises ; elle permet aussi de révéler de manière saisissante les caractéristiques bien différentes des populations des villes et des champs.